Le carême
Nous allons entrer dans le temps de carême. Dans mes plus anciens souvenirs, je me rappelle lorsqu’enfants nous faisions un carême sans télévision. Mon frère faisait un dessin que nous collions sur l’écran de la télévision. Jusqu’à Pâques, nous prenions ce temps libéré pour discuter et prier en famille. C’était la baby-sitter qui était la plus impactée… Adolescents, le temps de carême était l’occasion d’apprendre une prière en famille. Nous avions ainsi appris la règle du Tiers-ordre de Grandchamp, les béatitudes… C’était une manière de mettre à profit ce temps particulier avant Pâques, pour entrer en relation avec Dieu et les autres chrétiens.
En stage pastoral, j’avais découvert que les protestants en Suisse organisaient des brandons (l’équivalent du carnaval) pendant la période de carême pour narguer les catholiques qui, eux, étaient appelés à se serrer la ceinture après Mardi gras. Je suis heureux qu’aujourd’hui, les brandons soient plutôt vus comme un complément et une suite de carnaval. En préparant ce texte pour le carême, je me suis plongé dans la liturgie de temps de fêtes (édité par les Eglises romandes) dont voici quelques extraits (note de bas de page 130).
«C’est en célébrant le mystère pascal que le peuple de la nouvelle alliance trouve son identité.»
«C’est par sa mort et sa résurrection que le Christ suscite le peuple nouveau qui vit déjà la réalité du Royaume de Dieu en communiant à la vie ressuscitée de son Seigneur.»
«L’Eglise doit marcher avec le Christ vers la Pâque éternelle. Les quarante jours du carême sont donc le temps où nous revivons, à l’exemple du Christ au désert, les quarante années de la marche d’Israël vers la terre promise. A travers le récit de l’exode, l’Eglise se comprend elle-même comme le nouvel Israël que le Christ conduit de la servitude à la liberté, de la mort à la vie. Pour le peuple chrétien en marche vers Pâques, le carême est ainsi un retour aux sources, un temps de purification, de dépouillement et de prière, un temps de désencombrement et de remise à jour de sa vie chrétienne.»
Maintenant, c’est à nous qu’il appartient de réfléchir comment habiter ce temps de carême, en offrant une place particulière à Dieu, aux autres chrétiens et à notre monde. Peut-être en apprenant un Psaume, ou en participant à un office spécial (par exemple à Romainmôtier, à Grandchamp) ou en rejoignant une activité paroissiale.
Que notre carême se vive de manières diverses, par un temps de jeûne, de soupes de carême ou de la joie débordante (aux brandons ou ailleurs)! Que ce temps ouvre nos cœurs à la Vie de Dieu qui toujours nous trace un chemin d’Espérance!